RIP Productions Froutloupz 1999-2022

Presqu’un an après l’obtention de mon diplôme de programmeur analyste, force est de constaté que de maintenir Production Froutloupz sur le respirateur artificiel est une distraction et un fardeau.

J’ai donc décidé, en début d’année de mettre fin aux activités de l’entreprise. Ce site web continuera à vivre, le temps que mon forfait s’épuise.

Je travaille maintenant pour une firme formidablement stimulante. Je n’ai aucun doute que les prochaines années seront faste en découvertes, tout comme productions Froutloupz l’a été pendant des années.

Merci encore à tous ceux qui m’ont suivi, de près ou de loins dans cette aventure. C’est le cœur léger que je poursuis ma route.

Programmeur à temps plein!

En début d’année, j’ai annoncé que je quittais le théâtre à nouveau. Plus spécifiquement, je renonçais à faire de la régie à temps plein, pour mieux revenir à mes racines, la conception sonore.

Fast-forward à aujourd’hui et force est de constater que, à la lumière des évènement covidiens, ce plan a littéralement foiré! Heureusement, depuis janvier, j’ai entrepris des démarches de reconnaissance des acquis en programmation, afin d’obtenir un diplôme dans le domaine. Quoique toujours en cours de réalisation, j’ai eu la chance d’être embauché dans une boîte qui me permettra à la fois de poursuivre cette reconnaissance, mais qui me donnera d’autres acquis. J’entre dans une nouvelle aventure, la programmation à temps plein. Je mets donc fin au volet conception sonore de Productions Frout Loupz, pour mieux me concentrer sur le volet programmation, du moins, pour les 5 prochaines années.

Je resterai disponible à titre de consultant, que ce soit en conception sonore, installation, création artistique ou programmation.

Les défis à venir sont nombreux et ceux qui me connaissent savent que je ne me contenterais pas de moins.

Mon site web risque de ne pas avoir de mise à jour avant un bout, mais quand ce sera possible, j’essaierai de modifier le contenu afin de refléter ma nouvelle réalité.

Je tiens à remercier du fond du coeurs tous ceux qui m’ont donné l’opportunité de créer, que ce soit au théâtre, au muséal ou aux nombreux évènements déjantés auxquels j’ai eu le bonheur de participer. Je pense spécifiquement à Nancy Bernier et Azur, Ex-Machina, Jacques Boucher, Simon Dumas et Rhizome, Le Capitole, Daniel Danis et Recto-Verso, Nicole Catellier, Philippe Soldevila et Sortie de secours. J’en oublie plusieurs.

Merci tout spécialement à Jean-Philippe Joubert et Nuages en Pantalon d’avoir cru en moi ces dernière années et de m’avoir permis de confirmer ma passion pour cette discipline artistique qu’est la programmation.

Le grand bonheur dans tout ça, c’est que je vais enfin pouvoir aller au théâtre!
On se revoit bientôt!

Pourquoi j’abandonne le Théâtre à nouveau…

Au début du printemps 2019, il m’est apparu un fait inusité: j’étais en train de travailler, je n’étais plus en train de m’amuser. Un an plus tard, force est de constater que rien n’a changé.

Au début du printemps 2019, après trois régies de théâtre consécutives, j’ai frôlé la dépression.

Un accident de parcours.

Il y a 20 ans, je découvrais le plaisir inépuisable de la création sonore. À cette époque, je disposais de deux luxes, le temps et la possibilité de créer en direct, devant public. Avec les Productions Rhizome, nous produisions des événements technologiques de plus en plus complexes. J’ai donc commencé à développer des outils nous permettant de synchroniser le son, la vidéo et l’éclairage.
Au fil des années, pénurie de main d’oeuvre oblige, on me demanda de dépanner en prenant en charge des régies de théâtre. Ces dépannages, de soir, avaient l’avantage d’être compatibles avec mes contrats de création, de jour. À un ratio de 60% de création pour 40% de régies, l’équilibre se faisait très bien et me donnait l’occasion de tester de nouveaux outils que je développait sur mesure.
Il y a dix ans, ce ratio a commencé à changer. Probablement par soucis de sécurité de revenu, je me suis mis à faire beaucoup plus de régies. Jusqu’à ce qu’en 2019 ce ratio soit passé à 7% création et 93% régie.

Au début du printemps 2019, après trois régies de théâtre consécutives, j’ai frôlé la dépression.

J’ai longuement chercher à comprendre pourquoi. J’en suis venu à quatre explications:

  1. Je ne voyais plus mes enfants. Pendant 3 mois, je travaillais 5 soirs par semaine, dont le samedi.
  2. Je ne voyais plus mes amis. Ils travaillent de jours et mes journées finissaient souvent passé 23h.
  3. Le métier de régisseur, qui m’avait originalement charmé, avait grandement changé. À l’époque, nous étions généralement au moins deux. Un régisseur son et un régisseur lumières. C’était l’époque du CD, des années avant que Qlab ne voit le jour. Déjà à cette époque, je programmais mes régies avec Ableton Live et Max MSP. Il n’en demeure pas moins qu’à l’époque, comme régisseur, je ne voyais qu’à la partie technique du spectacle.
    Au fil des années, avec l’avènement de Qlab, on a diminué les effectifs techniques, dans un monde qui, ironiquement, devenait de plus en plus technologique. Évidemment, plus on diminuait les effectifs, plus on ajoutait de tâches à un seul régisseur. Sans augmentation de salaire.
    Ce que je voyais à mes début comme un travail de collaboration et de camaraderie devenait peu à peu un travail dans l’isolement.
    Chaque année, il semble que les ambitions en effets spéciaux se multiplient et le temps que le régisseur passe à préparer, ramasser et nettoyer est plus long que la durée même de la représentation. Quand on est seul, ça devient lourd rapidement.
  4. J’ai le besoin fondamental de créer, de mettre au monde. Pour paraphraser Fromm, l’homme puissant construit, l’homme impuissant détruit. Et c’est là, je crois où la dépression s’infiltre. Dans cette sensation d’impuissance.

En ce 20e anniversaire de Productions Frout Loupz, je me rends compte que de moins en moins de gens me connaissent comme créateur sonore. Je suis devenu Marc le régisseur. En amorce de cette nouvelle décennie, je prends donc la résolution de rétablir le ratio. J’abandonne le théâtre pour mieux y revenir. Je dois faire moins de régie et beaucoup plus de création. Beaucoup plus. Il y a deux ans, on me donnait l’opportunité d’enseigner. Cette année, j’ai la joie de donner un cours sur la création sonore et l’ambiophonie (surround). Chaque jour en classe, je me rends compte à quel point je suis passionné par la création sonore.
Je profite donc de mon 20e anniversaire de carrière, pour faire un voyage dans le temps. Je vous présenterai, dans les prochaines semaines, mes créations préférés en vous racontant leur histoire.

Commençons d’abord avec cette vidéo qui vous résumera tout ça!